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Cadre de vie

Conférence avec Anne Choquet : les négociations sur l’Antarctique

Vendredi 4 Mars 2022, les élèves de 2A et 2B ont eu l’honneur de suivre une conférence animée par Anne Choquet,  enseignante- chercheuse en droit international et en particulier doit de la mer et spécialiste de l’Antarctique.

Ce moment s’inscrit dans un projet de simulations de négociations sur la biodiversité mené au cours de l’année et organisé par Mmes Stervinou et Piriou, professeures de SVT, dans le cadre de l’appel à projets d’Océanopolis Jeunes reporters des Arts, des Sciences et de l’Environnement.

Les enjeux autour de l’Antarctique

L’Antarctique est un continent convoité par de nombreux pays.

7 pays ont des espaces territoriaux en Antarctique dont la France : Terre Adélie.

– Certains pays sont d’accord avec ce partage

– D’autre voudraient en acquérir 100 % de la surface

– D’autres, enfin, voudraient que l’Antarctique soit un bien commun à l’humanité.

C’est donc une zone à risque de conflits. Mais un territoire scientifiquement très intéressant.

Dans ce contexte, au 20ème siècle, des « années polaires » sont organisées.

Depuis les années 50, certains états ont accepté de coopérer pour la mise en place de stations scientifiques ( France : Dumont Durville, Russie : Vostok…)

En 1959 : Traité sur l’Antarctique est signé en contexte de guerre froide : il prévoit un « gel » des prétentions territoriales ( coopérations alors qu’il y a désaccord sur les prétentions territoriales).

Depuis, la gouvernance pour l’Antarctique régule les activités qui y ont lieu.

L’Antarctique est considérée comme une  « réserve naturelle réservée à la paix et à la science ».

Par exemple, l’exploitation des ressources minérales est interdite sauf par les équipes scientifiques

( protocole de Madrid)

Les réunions de négociations internationales

De nombreuses réunions sont organisées pour prendre des décisions en matière de :

– ressources minérales

– pêche

– tourisme

– recherche scientifique

Les réunions de négociations internationales ont lieu pendant 15jours tous les ans et le pays d’accueil change chaque année, suivant l’ordre alphabétique : 2021 France, 2022 Germany…

Actuellement, les participants sont :

–  54 états parties, dont 29 qui peuvent voter (les autres sont consultatifs)

– des observateurs : Organisations internationales (OMS…), ONG ( greenpeace, WWF), chercheurs (SCAR)

Chaque pays envoie une délégation. Pour la France :

– l’ambassadeur des pôles

– 2 diplomates

– 1 représentant du ministère de l’environnement

– 1 représentant du TAAF (terres australes et antarctiques françaises)

– 1 représentant du ministère de la pêche

– 2 experts scientifiques

– 1 biologiste

Les règles de la négociation

Le président dirige les débats. Si on veut prendre la parole, on doit demander au président.

Il y a un ordre :

1) états avec droit de vote (24)

2) états consultatifs

3) Organisations internationales

4) ONG

=> 4 langues officielles : Français, anglais, espagnol, russe 

 A noter, l’importance des interprètes pour que les termes restent semblables dans les différentes traductions. (Prenons l’exemple des espèces envahissantes en Antarctique , en anglais « alien species » mais traduit dans les textes par « les espèces d’alien en Antarctique… »)

=> pas de durée limitée d’intervention

=> le président peut interrompre les discussions pour prendre quelques négociateurs « à part » afin de faciliter les négociations.

=> une décision peut prendre des années car il faut que tous les pays soient d’accord au bout des 15 jours. Sinon,  le sujet sera débattu de nouveau l’année suivante. But : obtenir un consensus.

Ensuite les traités signés doivent être appliqués. Pour la France, c’est le TAAF qui gère cela.

Il y a aussi un mécanisme d’inspection des états envers les autres et un système de sanctions si les règles ne sont pas respectées. ( ex : un Breton parti en voilier avec sa poule en Antarctique sans autorisation => plus le droit d’y aller pendant 5 ans, parfois mesures financières).

Actuellement, beaucoup de travaux portent sur le tourisme  en Antarctique pour éviter les risques pour les humains et protéger l’environnement.

Ex : en 2009 : le débarquement de passagers de navires de plus de 500 passagers a été interdit.

 Pour les navires plus petits, c’est maximum 100 personnes à la fois débarquées.

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